« Annoncez l’Evangile en tout temps, si nécessaire utilisez des mots » invitait le saint d’Assise.

Ils sont aujourd’hui caristes dans un entrepôt de la grande distribution ou dans une entreprise de sous-traitance. Ils sont médecins, facteurs, ingénieurs, enseignants ou éducateurs pour jeunes et moins jeunes. Ils sont cuisiniers ou journalistes. Ils sont ouvriers agricoles ou chercheurs scientifiques. Ils travaillent en campagne ou en ville, ils habitent en cité ou dans un presbytère. Ils sont à Grenoble, à Paris, à Lyon ou à Nîmes, à Alger ou à Pékin, en Guyane ou en Egypte…

Envoyés par l’Eglise, ils sont en fait là où on ne les attend pas, là où Dieu et son amour ne sont pas évoqués. Ou autrement.

Ils ont tous fait un jour le constat que bien des amis du Christ sont inconnus des disciples. Ils portent aujourd’hui, au fond d’eux-mêmes, ce souci des absents de la table eucharistique. Non pas pour « faire du chiffre », mais simplement parce que les absents manquent toujours. Et ils sont de plus en plus nombreux à manquer.

Par le travail, l’habitat et les associations, ils ont choisi un positionnement relationnel particulier : on ne rencontre pas son collègue comme on rencontre son curé. Ils l’ont choisi parce qu’ils cherchent à rejoindre autant ceux dont l’Eglise est loin que les « pauvres » dont parlent l’Evangile. Bien sûr d’une certaine manière, ça ne sert à rien puisque l’objectif n’est pas de « faire venir les gens à la messe ». Bien sûr ça ne sert à rien… mais c’est indispensable. Un peu comme une maman qui regarde des heures son bébé qui vient de naître : ça ne sert à rien mais c’est indispensable. C’est gratuit. C’est de l’ordre de l’amour. Par cette présence gratuite au fil des jours, il se trouve aussi qu’ils sont parfois là à des moments où une présence est attendue ou à des moments où plus aucune présence n’est espérée.

Etre là et tenter au quotidien d’être les relais de la bonté de Dieu pour chacun, une bonté gratuite, donnée… qui ouvre vers de formidables horizons de liberté. C’est pour eux leur manière d’être prêtre, leur manière d’annoncer l’Evangile, première mission de tout prêtre.

 

trait de jupiter« Pour moi quand je suis au boulot, derrière une machine ou sur un chantier, je me dis que l’Eglise investit ce monde parfois aride et dur par le fait que quelques copains prêtres soient aussi, ou aient été, sur ce genre de taf. Sur un chariot élévateur sous la chaleur, sur un chantier avec les tensions diverses. Certes l’Église y est déjà par moi-même et mon baptême, mais c’est normal que les chrétiens travaillent comme tout à chacun. Pour les copains prêtres qui travaillent, ils assemblent tel un « trait de Jupiter »[1] l’Église et le monde. Deux pièces s’attachent à l’une à l’autre et ne font qu’une seule. »

Isabelle et Cédric Salembier, 3 enfants,
Charpentier, équipe du Rhône Vert. 

[1] Méthode d’assemblage de poutres en bois utilisée par les charpentiers, résistante à la compression et à la traction.

« C’est rendre concret la phrase de Melchisédech et rappeler que nous sommes tous prêtres !lier-les-bottes
Un prêtre au travail, c’est une porte ouverte pour faire connaître Dieu et pour que l’Eglise soit au plus près de la réalité de notre société. Etre prêtre au travail, c’est une manière de s’ancrer dans une réalité, de se faire proche de personnes dans leur quotidien. C’est un trait d’union possible entre l’Eglise et ceux qui en sont éloignés. C’est une richesse. C’est une manière de lier le ministère du prêtre à notre humanité. C’est permettre à des hommes de pleinement exprimer leur talent. »

Sarah et Cédric Blondeau, 4 enfants,
Equipe Sud Essonne.

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