« Rends-toi libre » nous dit le Pape François. Il a ajouté, à Rio : « Cela vaut la peine de parier sur le Christ et sur l’Evangile, de tout risquer pour de grands idéaux ».
Etre prêtre en est une des voies, à portée de cœur. J’essaye que ce soit la mienne. Et j’ai suffisamment d’expérience pour ajouter : « c’est une aventure qui rend heureux ».
Encore faut-il aimer l’aventure ouverte par la foi en l’homme et par la foi en Dieu…
« Ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile ! » dit Paul. Quel trésor ? L’espérance de Dieu pour tout homme, entrevue dans l’humanité du Christ, dans sa vie et sa mort, ses gestes de relèvement et ses paroles dont ce monde a tellement besoin. Notre confiance en Dieu et la confiance de Dieu dans l’homme en dépit de tout. Dans la fragilité de mon existence, j’ai appris des frères chrétiens et de ceux qui ne l’étaient pas cet amour inconditionnel, ce fut – c’est encore – la passion de ma vie.
Il faut du prêtre dans le monde !
En France et en Chine, des amis, des collègues, des voisins m’ont souvent interrogé : « Alors c’est quoi, c’est qui un prêtre ? Comment es-tu prêtre ? »
J’ai pris la main de Thérèse de Lisieux qui a tellement vécu le désir d’être prêtre, de façon bouleversée ! Au bout de sa quête et de son désir, sa « plongée » en Jésus redit – avec quelle force ! – que l’unique sacerdoce est celui du Christ. Thérèse « se rend » à ce sacerdoce comme on rend les armes ! Elle dit alors si clairement que cet unique sacerdoce du Christ est en partage dans le peuple des baptisés.
Je suis prêtre comme un poète et comme un silence. Dans le monde, il faut de la poésie et du silence…il faut aussi « du prêtre » !
Il faut « du prêtre » dans le monde, dans « tous les temps et tous les lieux » pour dire aux frères humains leur vocation d’humanité, qu’elle soit croyante ou non, chrétienne ou bouddhiste, taoïste, musulmane ou juive… : aimer. Les chrétiens reconnaissent en Jésus le prêtre qui annonce aux frères humains que Dieu est amour et qu’en cet amour il nous donne la liberté. Etre prêtre, c’est faire aimer !
Alors il faut bien quelques prêtres pour qu’il y ait « du prêtre » dans le monde !