Jacques PurpanJacques PURPAN est un habitué des montagnes. Ordonné en 1971 et après un envoi au Brésil, marqué par les favelas, il rejoint en effet l’équipe de Tignes, en Savoie. Il exerce alors le métier de maître d’hôtel et se rend particulièrement proche des saisonniers. De là, il est appelé au Perreux sur Marne en 2000, dans le Val de Marne, pour assurer la charge de vicaire général. Il est aujourd’hui à Chambéry.

« Rends-toi libre » nous dit le Pape François. Il a ajouté, à Rio : « Cela vaut la peine de parier sur le Christ et sur l’Evangile, de tout risquer pour de grands idéaux ».

Etre prêtre en est une des voies, à portée de cœur. J’essaye que ce soit la mienne. Et j’ai suffisamment d’expérience pour ajouter : « c’est une aventure qui rend heureux ».

Encore faut-il aimer l’aventure ouverte par la foi en l’homme et par la foi en Dieu…

 

Jean Marie PLOUX 2Jean-Marie PLOUX a été ordonné en 1969 dans un contexte de secousses ecclésiales et sociétales. Envoyé en Algérie, il est rapidement rappelé à Pontigny pour être supérieur du séminaire de la Mission de France. Envoyé ensuite en Egypte – présence qui a particulièrement marqué sa théologie de la rencontre et du dialogue – il est rappelé en France pour être vicaire général. Il est aujourd’hui à Pontigny… avec le même enthousiasme et la même liberté !

« Ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile ! » dit Paul. Quel trésor ? L’espérance de Dieu pour tout homme, entrevue dans l’humanité du Christ, dans sa vie et sa mort, ses gestes de relèvement et ses paroles dont ce monde a tellement besoin. Notre confiance en Dieu et la confiance de Dieu dans l’homme en dépit de tout. Dans la fragilité de mon existence, j’ai appris des frères chrétiens et de ceux qui ne l’étaient pas cet amour inconditionnel, ce fut – c’est encore – la passion de ma vie.

 

MINOLTA DIGITAL CAMERAJacques LECLERC a vécu 10 ans en Tanzanie, envoyé au lendemain de son ordination. Il est aussi – et surtout – un familier de la Chine, pour y avoir vécu pendant près de 20 ans. Jacques fut, entre ces « bouts de vie » avec les lointains, professeur d’agronomie à Lille et à Troyes. De Lille, il nous partage aujourd’hui cette réflexion.

Il faut du prêtre dans le monde !

En France et en Chine, des amis, des collègues, des voisins m’ont souvent interrogé : « Alors c’est quoi, c’est qui un prêtre ? Comment es-tu prêtre ? »

J’ai pris la main de Thérèse de Lisieux qui a tellement vécu le désir d’être prêtre, de façon bouleversée ! Au bout de sa quête et de son désir, sa « plongée » en Jésus redit – avec quelle force ! – que l’unique sacerdoce est celui du Christ. Thérèse « se rend » à ce sacerdoce comme on rend les armes !  Elle dit alors si clairement que cet unique sacerdoce du Christ est en partage dans le peuple des baptisés.

Je suis prêtre comme un poète et comme un silence. Dans le monde, il faut de la poésie et du silence…il faut aussi « du prêtre » !

  • Il faut « du prêtre » dans le monde parce qu’il y faut du lien entre les gens, mais pas du lien qui lie : du lien qui… délie.
  • Il faut aussi « du prêtre » dans ce monde-ci pour bénir les gens, pour donner à chacun sa bénédiction, c’est-à-dire pour dire à chacun des paroles de bien, de bonnes paroles sur lui.
  • Il faut « du prêtre » dans le monde pour y porter le secret de Dieu : il est au milieu de nous.
  • Il faut « du prêtre » dans le monde pour donner la main et vivre ainsi, « à la Jésus », le passage de la mort, celle du corps mais aussi celle des peurs, des remords ou des haines.

Il faut « du prêtre » dans le monde, dans « tous les temps et tous les lieux » pour dire aux frères humains leur vocation d’humanité, qu’elle soit croyante ou non, chrétienne ou bouddhiste, taoïste, musulmane ou juive… : aimer. Les chrétiens reconnaissent en Jésus le prêtre qui annonce aux frères humains que Dieu est amour et qu’en cet amour il nous donne la liberté. Etre prêtre, c’est faire aimer !

Alors il faut bien quelques prêtres pour qu’il y ait « du prêtre » dans le monde !